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Fédérer un groupe d’apprenants et susciter l’intérêt

12 août 2024

Lea Crave

Fédérer un groupe d’apprenants et susciter l’intérêt

Interview avec Raphaël Aoun sur la fédération des apprenants et l’engagement en formation à distance

Dans un contexte où la formation à distance devient de plus en plus courante, il est essentiel de comprendre comment fédérer un groupe d’apprenants et susciter leur intérêt tout au long du parcours pédagogique. Aujourd’hui, nous avons le plaisir d’interviewer Raphaël Aoun, e-formateur et e-concepteur pédagogique chez Numericoach, qui partage avec nous ses méthodes et ses réflexions sur ce sujet crucial.

Peux-tu te présenter brièvement et nous parler de tes missions principales chez Numericoach ?

Raphaël Aoun : Bonjour Léa, merci pour cette opportunité. Je m’appelle Raphaël Aoun, je suis e-formateur et e-concepteur pédagogique chez Numericoach. J’ai une solide base en neurosciences et en neuropédagogie, ce qui m’aide beaucoup dans mon travail. Chez Numericoach, je donne des formations en visioconférence, principalement axées sur les produits Google et la bureautique. Mes missions consistent à concevoir des programmes pédagogiques efficaces et à animer des sessions de formation engageantes et interactives.

Pourquoi penses-tu que susciter l’intérêt en formation est si important ?

Raphaël Aoun : L’intérêt est primordial car il motive à la fois le formateur et l’apprenant. Pour un formateur, voir des apprenants désintéressés est très démotivant. Pour l’apprenant, l’intérêt est crucial pour l’apprentissage et l’ancrage mémoriel. Sans intérêt, les connaissances restent superficielles et ne s’ancrent pas durablement. Lorsque l’apprenant est intéressé, il est plus attentif, plus participatif et donc plus susceptible de retenir les informations sur le long terme. De plus, l’intérêt crée un environnement de classe plus dynamique et interactif, ce qui est bénéfique pour tous les participants.

Quels outils utilises-tu pour favoriser la collaboration et l’engagement en formation à distance ?

Raphaël Aoun : Je mise beaucoup sur la posture du formateur, l’interactivité et l’émotion. Une posture bienveillante et chaleureuse, utiliser le « tu » et le « nous » pour réduire la distance, et donner des feedbacks positifs sont des éléments clés. Il est aussi important de poser des questions ouvertes et de valoriser les échecs pour maintenir un environnement engageant. En termes d’outils technologiques, j’utilise souvent des plateformes interactives qui permettent le partage de documents en temps réel, des quiz pour maintenir l’engagement et des salles de petits groupes pour favoriser la collaboration. La diversité des activités et des outils utilisés aide à maintenir l’attention et l’intérêt des apprenants.

As-tu des techniques spécifiques lors de la préparation de tes formations pour favoriser cet engagement ?

Raphaël Aoun : Oui, la préparation est essentielle. Tout doit être prêt avant la formation pour minimiser les interruptions. Un bon Icebreaker est crucial pour établir un lien dès le début. Par exemple, poser des questions personnelles bien choisies peut susciter l’intérêt et permettre aux apprenants de s’identifier les uns aux autres. Je prends aussi soin de structurer mes cours de manière à varier les activités toutes les 10-15 minutes pour éviter la monotonie. J’intègre des vidéos courtes, des discussions en petits groupes, des exercices pratiques et des moments de réflexion pour maintenir l’attention des apprenants. De plus, je m’assure que tout le matériel pédagogique est accessible et bien organisé avant le début de la session.

Quels sont les principaux défis que tu rencontres pour fédérer un groupe d’apprenants à distance ?

Raphaël Aoun : L’un des principaux défis est la limitation de la communication non-verbale et para-verbale due à la visioconférence. Il faut être très démonstratif dans les gestes et le ton de la voix pour compenser. Un autre défi est de maintenir la confiance en soi malgré le manque de retours visuels ou auditifs des apprenants, surtout quand ils désactivent leur caméra et leur micro. De plus, la diversité des profils des apprenants peut compliquer la tâche. Il est important de trouver un équilibre entre les différents niveaux de compétences et les attentes variées des participants. Il faut également gérer les aspects techniques, comme les problèmes de connexion, qui peuvent perturber le déroulement de la formation.

Comment mesures-tu le succès de tes efforts pour fédérer un groupe ?

Raphaël Aoun : J’observe les micro-mouvements du visage et les interactions entre les apprenants. Si je vois des signes positifs, c’est un bon indicateur. Les interactions entre les apprenants sont aussi un bon signe de fédération. Si les apprenants commencent à s’entraider ou à plaisanter entre eux, je sais que j’ai réussi. J’utilise également des enquêtes de satisfaction à la fin de chaque session pour recueillir des retours directs. Les commentaires et les évaluations des apprenants sont précieux pour mesurer l’efficacité de ma méthode et pour identifier les points à améliorer. Enfin, le suivi des apprenants après la formation me permet de voir comment ils appliquent les connaissances acquises dans leur travail quotidien.

Peux-tu nous parler d’une situation spécifique où tu as réussi à fédérer un groupe d’apprenants malgré des défis particuliers ?

Raphaël Aoun : Oui, bien sûr. Une fois, j’ai eu un groupe très hétérogène avec des apprenants de différents niveaux techniques et d’horizons culturels variés. Au début, il y avait une certaine réticence à participer. J’ai donc mis en place plusieurs activités interactives et des discussions en petits groupes pour briser la glace. J’ai également utilisé des exemples concrets et pertinents pour chacun des participants, en veillant à ce que tout le monde se sente impliqué. Peu à peu, les apprenants ont commencé à s’ouvrir, à partager leurs expériences et à s’entraider. À la fin de la formation, ils avaient non seulement acquis de nouvelles compétences, mais aussi créé un réseau de soutien entre eux.

Quel conseil donnerais-tu à un formateur souhaitant mieux fédérer ses apprenants en ligne ?

Raphaël Aoun : Ne pas hésiter à casser les codes traditionnels de l’enseignement. Utiliser le « tu » au lieu du « vous » pour créer un lien plus personnel et gagner en confiance en soi. La confiance est essentielle pour oser innover et maintenir l’engagement des apprenants. De plus, il est crucial d’être adaptable et flexible. Chaque groupe est différent, et il faut être prêt à ajuster ses méthodes en fonction des besoins et des réactions des apprenants. Enfin, ne jamais sous-estimer l’importance de l’empathie et de l’écoute active. Comprendre les défis et les préoccupations des apprenants permet de créer un environnement d’apprentissage plus inclusif et stimulant.

Comment gères-tu la diversité des profils dans tes formations ?

Raphaël Aoun : En formation, tu cherches l’universalité. C’est dans le choix des Icebreakers que tu peux le voir. Poser des questions personnelles bien orientées permet de créer des points de connexion entre les participants. Toi, en tant que formateur, tu égalises tout le monde dans ta posture. Utiliser le « tu » aide à casser les distances et à créer un environnement neutre et accueillant. Il peut arriver que certains apprenants, en raison de leur éducation ou de leur expérience, soient moins réceptifs à cette approche. Dans ces cas-là, je m’adapte et j’adopte une posture différente pour les mettre à l’aise, sans toutefois sacrifier l’objectif de fédérer le groupe.

Quels sont, selon toi, les bénéfices principaux de fédérer les apprenants dans le cadre d’une formation à distance chez Numericoach ?

Raphaël Aoun : Le principal bénéfice est la création d’une expérience d’apprentissage enrichissante et mémorable. Fédérer les apprenants permet de créer un lien émotionnel qui favorise l’ancrage des connaissances. Les émotions positives associées à la formation rendent l’apprentissage plus agréable et efficace. Pour Numericoach, cela se traduit par des apprenants plus satisfaits et plus engagés, ce qui peut améliorer la réputation de l’organisation et encourager le bouche-à-oreille positif. De plus, un groupe bien fédéré est plus enclin à collaborer et à partager des idées, ce qui peut mener à des apprentissages plus riches et plus diversifiés.

Tu as mentionné l’importance de l’émotion dans l’apprentissage. Peux-tu nous en dire plus sur comment tu intègres cet aspect dans tes formations ?

Raphaël Aoun : L’émotion est un puissant catalyseur pour l’apprentissage. En début de session, je partage souvent des anecdotes personnelles ou des histoires inspirantes pour établir une connexion émotionnelle. L’humour et l’empathie sont également des outils efficaces pour créer un climat chaleureux et accueillant. Pendant la formation, j’utilise des techniques comme les changements de ton, les variations de rythme et les pauses régulières pour maintenir l’attention des apprenants. J’encourage aussi les apprenants à partager leurs propres expériences et à interagir les uns avec les autres, ce qui stimule la libération d’ocytocine, une hormone liée à la confiance et à la collaboration.

Pour conclure, quelles sont les trois principales qualités que doit posséder un formateur pour réussir à fédérer et engager ses apprenants en ligne ?

Raphaël Aoun : Premièrement, l’empathie. Comprendre et ressentir les besoins et les émotions des apprenants est crucial pour créer un environnement d’apprentissage positif. Deuxièmement, la flexibilité. Un bon formateur doit être capable de s’adapter aux imprévus et aux besoins changeants des apprenants. Enfin, la passion. Être passionné par ce que l’on enseigne est contagieux et peut grandement inspirer et motiver les apprenants.

À travers cette discussion avec Raphaël Aoun, il est clair que fédérer et engager les apprenants en formation à distance chez Numericoach n’est pas seulement une nécessité opérationnelle, mais aussi une compétence qui exige empathie, flexibilité et créativité. Ces qualités permettent à Raphaël de relever les défis quotidiens et de créer des expériences d’apprentissage mémorables et efficaces.

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